Fini le Far West des cryptos ? – Contrairement à l’Union européenne et sa problématique loi MiCA, les autorités du Royaume-Uni semblent être revenues à la raison concernant l’hyper surveillance des cryptomonnaies. Même si Bitcoin et ses semblables ne sont pas perçus comme une menace démesurée de l’autre côté de la Manche, un encadrement réglementaire spécifique (et strict) reste toujours vivement souhaité par la Banque d’Angleterre.
La Banque d’Angleterre (un tout petit peu) moins hostile aux cryptos
En général, les banquiers centraux à travers le monde ont au moins un point commun : ils n’aiment pas Bitcoin et les crypto-actifs. Ces grands argentiers leur préfèrent habituellement leur propre projet de monnaie numérique de banque centrale (MNBC)… à quelques exceptions près, comme au Salvador bien sûr ou plus récemment en Centrafrique.
Du côté de la Bank of England (BoE), on semble bien vouloir laisser vivre les cryptos, mais pas sans un sérieux cadrage réglementaire. C’est en tout cas ce qu’il ressort d’un Comité de politique financière de cette banque centrale.
Dans un rapport de cette réunion, paru ce 5 juillet 2022, nous apprenons d’abord que la croissance des crypto-actifs « ne constitue pas une menace immédiate » pour la résilience du système financier britannique. Cependant, cette adoption exponentielle pourrait avoir cette capacité de déstabilisation « à l’avenir ».
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Une « réglementation renforcée » pour éviter l’avènement de Bitcoin ?
Comme d’autres institutions et dirigeants politiques, la Banque d’Angleterre s’appuie sur la succession de désastres engendrés par la chute du stablecoin UST de Terra (LUNA). Les banquiers rappellent en effet – certainement avec une intense satisfaction – que le marché des crypto-actifs a connu « une extrême volatilité » ces 2 derniers mois.
La BoE mentionne notamment le fait que la valorisation totale du marché crypto est passé de 3 000 milliards de dollars, en fin 2021, à seulement 900 milliards de dollars aujourd’hui. Les reproches sont nombreux : « inadéquations de liquidités », « positions à effet de levier » et la perte de confiance dans les stablecoins (surtout les algorithmiques), entre autres.
« Ces événements n’ont pas présenté de risques pour la stabilité financière [britannique] dans son ensemble. Mais en n’y remédiant pas, des risques systémiques pourraient apparaître, si les cryptomonnaies, et leurs interconnexions avec le système financier classique, continuaient à se développer. Cela souligne la nécessité de renforcer les cadres réglementaires et répressifs pour faire face aux développements de ces marchés et activités. »
Déclaration de la BoE
Assez étonnamment, ce comité de la Banque d’Angleterre n’évoque pas la question d’une livre sterling numérique. Pourtant, les MNBC ont tendance à fortement intéresser leurs collègues banquiers centraux dans le reste de la planète. En effet, la Chine est déjà très avancée sur son yuan numérique. Les États-Unis et sa Réserve fédérale (Fed) commencent à se préoccuper de mettre en place un dollar numérique.
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