Selon Reuters, Gleb Kostarev, responsable de Binance pour l’Europe de l’Est et la Russie, a rencontré l’agence russe de lutte contre le blanchiment d’argent. Selon les messages de Kostarev examinés par Reuters, il « a consenti à la demande de Rosfin d’accepter de partager les données des clients », disant à un collègue qu’il n’avait pas « beaucoup de choix ». En ces temps de guerre, Binance nie cependant farouchement avoir aidé les autorités russes à tracer les dons à l’opposition.
Les accusations contre l’exchange Binance sont graves
Il est clair que Rosfinmonitoring a cherché à suivre les dons crypto aux organisations du chef de l’opposition russe, Alexei Navalny. Alexei Navalny a recueilli des millions de dons auprès de ses partisans. Les donations ont considérablement augmenté après sa tentative d’assassinat puis son arrestation en Russie en janvier 2021.
Binance a publié une note sur son blog officiel. Celle-ci vise à démentir les informations de Reuters accusant l’exchange d’avoir collaboré avec le gouvernement russe.
« Les suggestions selon lesquelles Binance aurait partagé des données d’utilisateurs, y compris Alexei Navalny, avec des agences russes contrôlées par le FSB et des régulateurs russes sont catégoriquement fausses (…) Binance n’a pas cherché à aider activement le gouvernement russe et l’État dans ses tentatives d’enquêter sur Alexei Navalny. »
Communiqué sur le blog de Binance
Gleb Kostarev a également publié sur sa page Facebook que c’était « un mensonge absolu ». Il nie toute charge comme quoi lui ou Binance « auraient divulgué les données de Navalny ou des utilisateurs à Rosfin ou au FSB ».
« Aujourd’hui, tout gouvernement ou agence d’application de la loi dans le monde peut demander des données d’utilisateur à Binance tant qu’elles sont accompagnées de l’autorité légale appropriée. La Russie n’est pas différente. »
Communiqué sur le blog de Binance
L’exchange affirme qu’il n’y a aucune forme d’accord avec le gouvernement russe qui diffère des obligations envers toute autre juridiction. Binance a rappelé que « ces obligations sont ordinaires et toute banque traditionnelle, par exemple, serait soumise aux mêmes exigences ». L’exchange crypto « écrira une plainte officielle à Reuters selon son propre code éditorial », indique le communiqué.
Peu de preuves et des allégations démenties par l’exchange
Binance a également publié les e-mails que la société a reçus de Reuters et ses réponses. Le directeur des communications de Binance, Patrick Hillmann, a interrogé les journalistes de Reuters dans une « conversation confidentielle ». Il s’est plaint que la société de médias n’était pas d’accord. « Il y a une histoire assez intéressante qui devrait être racontée ici, mais nous pouvons tout simplement ne pas le partager sans mettre la vie de nos peuples en danger », a écrit Hillmann. Cependant, il n’a pas précisé de quel type de danger il s’agissait.
Il n’y a aucune preuve directe quant à savoir si Binance a effectivement partagé des données d’utilisateur avec Rosfinmonitoring. Toutefois, Reuters a noté qu’en avril dernier, Kostarev avait rencontré des responsables de Rosfinmonitoring. Binance n’a pas contesté la réunion, organisée par le Fonds de développement de l’économie numérique et German Klimenko, ancien conseiller de Vladimir Poutine.
Rosfinmonitoring est également très proche du Service fédéral de sécurité (FSB) de Russie. Le FSB, un service secret notoire qui a succédé au KGB. Sergey Mendeleev, PDG d’une startup crypto, a déclaré qu’il ne pouvait pas commenter l’histoire. Il affirme qu’il est « sous l’accord de non-divulgation lié à l’affaire pénale contre la FBK ». La FBK est la Fondation anti-corruption d’Alexei Navalny, qualifiée d’organisation terroriste par les autorités russes.
À l’heure actuelle, l’organisation fait l’objet d’une enquête pour vol de dons. La FBK nie cette accusation. Alexei Navalny, lui, est en prison. Condamné par le régime russe actuel, il purge une peine pour une multitude d’autres accusations. Ses partisans ainsi que de nombreux défenseurs des droits de l’homme pensent que la véritable raison de l’emprisonnement de Navalny est sa critique virulente du régime de Poutine.
Après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Binance a cessé d’accepter les paiements avec les cartes bancaires Visa et Mastercard émises par le pays des tsars. Visa et Mastercard avaient eux-mêmes déconnecté les clients russes des réseaux de paiement mondiaux. Dernièrement, Binance a également limité les comptes russes avec des soldes supérieurs à 10 000 euros en mode retrait uniquement.
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