Affaire Gemini-Genesis : l’ultimatum du 8 janvier qui fait trembler l’industrie crypto

Tandis que les retraits du programme d’investissement « Earn» lancé par Gemini sont toujours en pause, une lettre postée hier sur Twitter vient pimenter un peu plus la situation. Un nouveau conflit qui ne rassurera pas les clients, dans l’incapacité de retirer leurs fonds depuis maintenant… 48 jours.

Genèse de l’affaire Genesis

C’est dès cette première semaine de l’année qu’un nouvel épisode dans l’affaire Gemini x Genesis a décidé de venir envahir l’écosystème crypto. C’est en effet, Cameron Winklevoss, co-fondateur de Gemini qui sonne l’alarme en publiant publiquement une lettre d’accusation envers Barry Silbert, CEO de Genesis. Une lettre postée sur Twitter accusant Barry de détourner les fonds des utilisateurs venus investir dans le programme «Earn», vers DCG, le grand groupe derrière Genesis.

On rappellera que Gemini est une plateforme d’investissement qui a lancé un nouveau programme appelé « Earn » en partenariat avec Genesis, la société appartenant à Barry Silbert et son groupe Digital Currency Group (DCG). Les deux entreprises concluront un deal pour que Genesis puisse s’occuper de la partie lending du nouveau programme lancé par Gemini. Tout se passera bien, jusqu’à mi-novembre, date à laquelle les retraits seront soudainement mis en pause suite à l’effondrement de FTX qui suivra celui de 3AC lui-même conséquence de la défaillance de Luna, et qui mettra Genesis dans une situation compliquée. À la suite de ces évènements, Genesis bloquera les retraits de 340,000 utilisateurs du programme «Earn» qui représentent une somme totale de plus de 900 millions de dollars.

48 jours après, Cameron Winklevoss, fatigué de cette situation, publie une lettre sur Twitter dénonçant la communication désastreuse de Barry Silbert ainsi que sa non-transparence suite aux évènements. Il dénoncera le fait que Barry refuse tout rendez-vous avec les équipes de Gemini afin de clarifier la situation pour se mettre d’accord sur une éventuelle décision commune.

« Malgré cela, vous continuez à refuser d’entrer dans une pièce avec nous pour discuter d’une solution. […] Après six semaines, votre comportement est non seulement totalement inacceptable, mais il est aussi inadmissible. »

Cameron Winklevoss

La lettre de Cameron Winklevoss à destination de Barry Silbert

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Affaire Gemini-Genesis : le ton monte

Mais la situation ne s’arrêtera pas là puisque Cameron Winklevoss ira jusqu’à l’accuser de détourner une partie des fonds du programme « Earn » vers d’autres sociétés du groupe DCG, également détenues par Barry.

« Pour être clair, ce gâchis est entièrement de votre propre fabrication. Digital Currency Group (DCG) – dont vous êtes le fondateur et PDG – doit à Genesis (sa filiale en propriété exclusive) environ 1,675 milliard de dollars. C’est de l’argent que Genesis doit aux utilisateurs de Earn et à d’autres créanciers. Vous avez pris cet argent – pour alimenter des rachats d’actions avides, des investissements en capital-risque illiquides… »

Des accusations que Silbert rejette totalement en répondant qu’il n’aurait jamais emprunté un total de 1,675 milliard de dollars à Genesis afin de subvenir aux besoins de Digital Currency Group. Ayant des centaines de milliers d’investisseurs bloqués suite aux retraits mis en pause par Genesis sur le programme «Earn», Cameron Winklevoss alors co-fondateur de Gemini, aura aussi ses parts de responsabilité envers ses clients. Des responsabilités qu’il ne pourrait assumer sans l’aide de Genesis au vu de la somme astronomique requise.

Cameron imposera donc à Barry de publier un état des lieux de la solvabilité de Genesis avant le 8 janvier 2023. Un état des lieux qui aura un impact sur l’écosystème au vu de la somme et du nombre important de clients concernés.

Une nouvelle partie de poker menteur entre deux géants de l’industrie des cryptomonnaies où la bluff concerne directement les fonds de milliers d’utilisateurs. Ce n’est pas la première fois que des plateformes d’échanges centralisées sont accusées de détourner des fonds, mais il demeure inédit que deux patrons, en partenariat sur un même produit d’investissement, s’attaquent publiquement. Qui a tort, qui a raison ? Nulle ne le saura jusqu’au verdict final.

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